Le message clair
Pas toujours facile de régler les conflits entre les élèves !
En classe, nous avons mis en place les messages clairs de la communication non violente (CNV). Pour ce faire, on a évoqué des conflits en cours.
Ils ont d’abord essayé de les régler à leur manière, puis ils ont utilisé les messages clairs que je leur avais préparés. Au début, ce n’était pas évident, ils avaient besoin d’aide pour rédiger leur fiche et un travail sur les émotions a été nécessaire. Mais ils ont tout de suite vu l’efficacité de la méthode. Puis, avec l’expérience, le message clair, c’est devenu un automatisme.
Un exemple que nous avons rencontré :
L’élève X est facteur/factrice. Quand il/elle revient en classe, il/elle trouve l’élève Y en train de fouiller dans sa trousse. Normalement, ça donne quelque chose de ce style :
- T’es nul(le) ! Tu fais quoi, là ?
- C’est toi qui es nul(le) ! Tu ne comprends rien !
Avec un message clair, ça donne :
- Je me sens en colère quand tu fouilles dans ma trousse, j’ai besoin de respect. C’est pourquoi je te demande de t’excuser et de m’expliquer.
La réponse est souvent très posée, car l’élève récepteur ne s’est pas senti agressé. Ce qui a donné ceci :
- Je comprends. C’est que j’avais oublié ma trousse chez moi et j’avais besoin d’un crayon vite fait. Comme tu n’étais pas là, j’ai pas pu te demander l’autorisation. Je m’excuse.
- Ok, je t’excuse ! Ce n’est pas grave.
Bien sûr, celui qui s’est excusé peut également utiliser un message clair pour parler de son propre ressenti si nécessaire. La résolution de conflit ne cesse que lorsque chacun se sent mieux.
Voilà un petit outil de rien du tout qui peut contribuer à pacifier bien des conflits. Pour bien faire, je rajouterai deux points importants :
- Penser à différer un peu la résolution du problème, le temps que les émotions s’amenuisent.
- Au-delà de la technique, prendre le temps d’expliquer l’esprit de la communication violente : chaque parti a besoin d’être entendu dans son ressenti, c’est pourquoi c’est important de communiquer sur le problème. Et pour communiquer efficacement, cela doit se faire sans violence. Le secret ? Bien choisir ses mots et laisser à chacun la responsabilité de parler pour lui-même en disant « je ».